05 avril 2011

Reverie. Accomplie.


Il sentait le soleil se balader dans ses cheveux. Taquin, il l'obligeait quelque fois à fermer l'oeil gauche. Ça lui donnait un look de pirate, mais un de ceux qui sont gentils. Parce qu'elle l'aime tant. Il est impossible qu'il soit un scélérat. Fermant les yeux un instant, elle laisse le vrombissement du moteur et le son des oiseaux qui jasent, lui fredonner une mélodie particulièrement unique. Originale en tout point. Elle rêvasse de lui. Le vent qui passe par la fenêtre lui apporte une douce brise de son parfum tant apprécié. Difficile de ne pas penser à son homme avec cette odeur imprégnée dans les narines, avec sa chaleur tout près d'elle et sa main sur sa cuisse. La voiture s'immobilise enfin. Ils arrivent à l'endroit de leur première rencontre. Il y a déjà vingt cinq ans que leur pieds ont foulés le gazon de ce parc. Vingt cinq ans et plus amoureux qu'avant. Différemment. Accomplis selon leurs idéaux. Amoureux mêmes, des défauts de l'autre. Cherchant toujours à se plaire malgré le temps qui passe. Les rides qui s'accumulent et les enfants qui grandissent si vite. Et son oeil de pirate qui me regarde. <<Je t'aime moi aussi>>

01 avril 2011

Le pays des larmes


Mystérieux. Inutile. Énergivore. Stérile. Puérile. Soulageant. Certains le déteste, pensant qu'il n'est que pour les trouillards, les peureux de cette terre.

J'aime mes larmes. Je me suis assez retenue. J'ai amplement souffert de ma sécheresse oculaire. Finit le temps ou je rationalisais tout. Ou la peine n'était que le fardeau des autres et les pleurs de joie, un espoir que je ne m'autorisais pas. Je consolais. J'écoutais. J'expliquais. Pensais. Rationalité avant tout. Croyant alléger mon coeur en l'oubliant. En lui montrant que tout était si simple, une fois les comportements déchiffrés et les envies calculées.

Alors voilà que je pleure. Doucement. Calmement. Parce que j'apprécie le moment. J'ai la larme un peu gênée. Elle s'aventure sur le bord de mes cils. Me brouillant un peu la vue et alors qu'elle commence à couler sur ma joue. Alors seulement. Je sens mon coeur battre. Je le sens vivre. Respirer. Remercier. Enfin soulagé de toutes ses émotions prémachées par mon cerveau qui en faisait une belle tapisserie. Épaisse et marquée. Je vais enfin pouvoir digérer. Merci.

Dédié à tout ceux qui ont peur de ce pays.